Bienvenue sur TAMAS CHAMPIGNONS ! Si vous êtes nouveau ici, vous voudrez sans doute lire mon guide qui vous explique comment créer votre ferme à champignons. Cliquez ici pour télécharger le guide gratuitement ! 🙂
Bienvenue à nouveau sur TAMAS champignons ! Comme ce n'est pas la 1ère fois que vous venez ici, vous voudrez sans doute lire mon guide qui vous explique tout ce que j'aurais aimé savoir avant de créer ma ferme à champignons. Cliquez ici pour télécharger le guide gratuitement ! 🙂
Lorsque j’ai commencé à cultiver des champignons, la première question que je me suis posée a été : quel substrat est le meilleur ?
La réponse dépend du type de champignon que l’on veut cultiver, des ressources disponibles autour de chez soi et des techniques de culture employées…
La liste est quasiment infinie : paille, bois, cosses, papier, céréales…
Au début, je ne me suis pas posé ces questions directement et j’ai essuyé quelques échecs bien frustrants. Le mycélium ne se répandait pas assez rapidement et des contaminations sont apparues. Puis j’ai rectifié la composition de mon substrat et ça a réglé mon problème. Lisez la suite pour découvrir les principales matières utilisées comme substrat, leur avantages et leurs inconvénients.
Le rôle du substrat et ses caractéristiques
Le substrat a deux rôles principaux.
- Fournir une structure sur laquelle le mycélium peut s’étendre.
- Fournir une partie des nutriments nécessaires à la fructification.
Le mycélium a besoin d’un milieu à la fois humide et légèrement aéré.
S’il y a trop d’eau, il ne pourra pas avoir d’échange gazeux et donc de croissance. S’il n’y a pas d’eau, il desséchera tout simplement. Il faut donc une matière dont les particules retiennent l’eau, mais ne sont pas trop fines pour ne pas « étouffer » le mycélium. Pour obtenir ce type de structure, on mélange parfois différentes matières de la même origine ou non, mais avec des tailles de particules variées.
Le mycélium se nourrit en partie de cette matière. Je dis en partie, car afin d’augmenter le rendement on peut être amené à supplémenter le substrat avec d’autres matières. Mais ce n’est pas le sujet de cet article.
Le meilleur substrat
Il n’y a malheureusement pas un substrat qui serait le meilleur pour tout le monde. Ce serait trop facile!
On peut tout de même édicter quelques règles afin de trouver le meilleur substrat pour vous.
Le meilleur substrat c’est celui que vous pouvez acquérir facilement.
Selon votre environnement, les matières premières seront différentes. Que ce soit au travers d’un voisin, un agriculteur, un magasin de jardinage ou un bar café, je vous conseille d’utiliser des matières disponibles dans votre région.
Le meilleur substrat c’est celui qui coute peu ou rien.
Beaucoup de matières sur lesquelles poussent les champignons sont considérées comme des déchets pour d’autres personnes.
Vous trouverez sans doute facilement un agriculteur qui pourra vous donner un peu de paille ou une scierie qui veut se débarrasser de la sciure générée par son activité.
Le meilleur substrat c’est celui qui est adapté aux espèces de champignons que vous voulez faire pousser.
Certains champignons aiment le bois, d’autres le fumier…
Je vous conseille de vérifier dans quel milieu le champignon que vous voulez faire pousser s’épanouira.
1 – La paille, le substrat le plus commun
La paille est une matière qui est largement disponible. On en trouve dans toutes les régions du monde où il y a de l’agriculture (céréales ou élevage). Peu importe le type de paille, c’est la cellulose de la paille qui est intéressante. Il faut faire attention à ce qu’il n’y ait pas de grains qui restent en trop grand nombre, car ils peuvent provoquer des contaminations. C’est un substrat parfait pour les débutants. On peut facilement faire pousser des pleurotes dessus avec peu de matériel et des techniques simples.
Pour une meilleure absorption d’eau, il faut défibrer la paille, c’est-à-dire la réduire en petits morceaux. C’est une étape un peu compliquée surtout si l’on habite en ville. Heureusement, on peut trouver dans certains magasins de la paille pré défibré. Sinon on peut utiliser une tondeuse à gazon pour hacher la paille dans son jardin.
L’inconvénient de la paille c’est qu’elle est adaptée principalement aux pleurotes (gris, jaune, rose…). Ce qui est très bien pour commencer. Beaucoup d’espèces préféreront un substrat à base de bois ou au moins un mélange paille bois.
2 – Le bois, le substrat le plus versatile
Beaucoup d’espèces de champignons comestibles et surtout médicinaux sont des champignons lignivores. C’est-à-dire qu’ils poussent dans la forêt sur des arbres et se nourrissent du bois mort.
Toutes les essences de bois ne sont pas adaptées à la culture des champignons. Quelques-uns poussent sur des conifères, mais la plupart préfèrent les feuillus (chêne, hêtre, frêne, noisetier, bouleau…).
On peut inoculer directement sur buche ou souche d’arbre fraichement abattu. Ou à partir de déchets de scierie (copeaux, sciure…). Un mélange de sciure (70%) et de copeaux (30%) est vivement conseillé, car cela donne une structure très intéressante au substrat.
3- Les autres déchets agricoles
Une liste exhaustive de tous les « déchets » agricoles utilisables serait très longue. Beaucoup de matières sont des coproduits d’autre production, la paille bien sûr, mais aussi les coproduits de la fabrication d’huile et tourteaux. Voilà quelques-uns des plus utilisés.
Les cosses de céréales et graines
Très intéressants pour leur forme et donc pour la structure qu’elles donnent au mycélium, elles promeuvent une prolifération rapide. Couramment utilisés ; les cosses de sarrasin, les cosses de graines de tournesol, les cosses de plante à coton. Les cosses de légumineuses ont aussi l’avantage d’être riches en protéines et donc d’augmenter le rendement.
La fibre de noix de coco
La fibre de coco a une structure très intéressante, mais si tu es en Europe comme moi, ça vient forcément de loin. Je préfère ne l’utiliser qu’en petite quantité.
Les rafles de maïs
C’est un épi de maïs sans les grains. Cette matière est tellement riche en lignine qu’elle peut servir de remplacement pour les substrats à base de bois. Il faut une machine pour concasser la rafle.
4 – Les déchets urbains
Si vous habitez en ville, vous pouvez trouver pas mal de matières intéressantes qui sont considérées comme des déchets par d’autres.
Le marc de café
Il se trouve absolument partout. Disponible dans tous les cafés, il est normalement jeté ou composté.
Le marc s’adapte à la culture du pleurote (mélangé à de la paille), mais aussi à la culture des champignons de couche (type champignon de paris).
Les drèches de brasserie
Ce sont les résidus de la fabrication de bière, toute brasserie artisanale aura des drèches dont elle voudra se séparer. Riche en fibres et appauvrie en sucre, on peut s’en servir pour la culture de champignons.
Les restes de boulangerie et de biscuiterie
Ces déchets peuvent aussi servir et sont disponibles à beaucoup d’endroits. Ils doivent être mélangés à une autre matière, car ils sont souvent trop riches en sucre.
5- Fumier, parfait pour les champignons de couche
Le fumier est un substrat largement utilisé pour la culture du champignon de paris. Souvent c’est du fumier de cheval ou de vache, mais d’autres peuvent fonctionner.
Je n’utilise pas trop de fumier, car je travaille plus avec des champignons lignivores. Les méthodes de production sont assez différentes et ne s’associent pas forcément facilement.
Le fumier doit être mélangé à de la paille, s’il n’y en a pas assez dans le mélange de fumier. Le fumier doit être utilisé tout de suite après être monté en température. Sinon il faut le pasteuriser comme la paille.
Dites-moi dans les commentaires quels substrats ou quels mélanges vous préférez utiliser! 🙂
11 réponses
Bonjour tout le monde, j’ai fait divers essais pour les pleurotes en essayant de réduire le cout et l’impact énergétique de la pasteurisation mais cela reste compliqué pour avoir un taux de réussite correct.
Je récupère gratuitement de la sciure ( pas en poudre, plutôt des copeaux ) de frêne et chêne d’une menuiserie de la région. J’ai testé une pasteurisation à la chaux, avec et sans supplémentation ( pellets de luzerne réhydratés à l’eau bouillante ) mon taux de contamination est élevé ( + de 70% ). Je suis dans un hangar agricole, inoculation dans celui ci en désinfectant mon plan de travail à la javel, port d’un masque intégral et gants en nitrile.
Je viens d’acquérir une détapisseuse et j’envisage de la transformer en y ajoutant un flotteur relié à une réserve d’eau pour ensuite acheminer la vapeur dans un baril isolé, pour pasteuriser à la chaleur.
Selon mes conditions de travail, serait il plus judicieux d’utiliser d’office des pellets rehydratés à l’eau bouillante, ou des buches compressées ? Un petit conseil ?
Merci 🙂
Bonjour Denis,
Le taux de contamination auquel vous faites face est peut être dû à la supplémentation. faites attention avec les pellets de luzerne, de ne pas en mettre plus de 10% dans ces conditions. Vous n’inoculez pas dans un labo, il faut donc que vous utilisiez des souches résiliantes (les pleurotes). Les contaminations peuvent aussi être dû à de mauvaises manipulations aseptiques. C’est une bonne idée la pasteurisation vapeur mais votre pasteurisation n’est sans doute pas à l’origine de vos problèmes (vérifiez vous bien le ph de l’eau avec des bandelttes ph ? ). Dans vos conditions, les pellets réhydrater à l’eau bouillante sont sans doute plus judicieuse mais si j’étais à votre place, je m’efforcerai de trouver ce qui ne fonctionne pas dans vos conditions actuelles avant de changer.
Bonjour est ce que je dois pasteuriser une deuxième fois le marc de café/dreche de bière, avec les pellets de paille ou alors je peux juste pasteuriser les pellets seuls et les ajouter ensuite au parc et à la dreche?!
Merci pour votre réponse
Alizée
Bonjour,
Théoriquement le marc de café est pasteurisé au moment de la préparation du café. Il faut l’utiliser très rapidement ou le stocker au congélateur.
Si c’est pour une production commerciale je te conseille de repasteuriser le café car les risques de contaminations sont assez importants avec ce genre de supplément.
Pour les drêches, il faut repasteuriser dans tout les cas.
Bonjour j’aimerais savoir si la fibre de coco fonctionne avec la majorité des champignons
Cela dépend de la variété. Tous ceux qui poussent bien sur la paille ne devraient pas poser de problème. Comme les pleurotes.
j’utilise le pois chiche et les drèche de brasserie
Pour ceux qui sont en ville, pour la culture pour débutant ( intérieur ), le plus simple et moins dispendieux que j’ai trouvé c’est d’acheter du foin à la ferme et de la granule de bois Premium ( bois franc ) à la quincaillerie. Aussi, en animalerie de la litière pour animaux Rip de bois ou en granule de bonne qualité et copeaux de bois pour BBQ haut de gamme diverses essences( 100% naturel ) Ça pourrait fonctionner, tout dépendant de la sorte de champignon…
Merci pour votre excellent site 😉 et la qualité de vos fiches 😉
Oui tout cela est top ! Merci pour la participation au blog, à bientôt!
Merci pour cette découverte.
Moi ce que je préfère c’est la sciure !